Category: Développement commercial

LA CHINE SUR LA ROUTE DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Beaucoup a déjà été écrit sur les plans de la Chine pour devenir une puissance mondiale de l’intelligence artificielle (IA) en 2030, et ces deux mots reviennent presque quotidiennement dans les grands médias chinois et les annonces gouvernementales. Parmi les effets d’annonces et autres articles cherchant un buzz médiatique sur un sujet qui fascine et inquiète, il est important de faire la part des choses.

Que contiennent exactement ces plans ? Quel en est le reflet dans la société et l’économie chinoise aujourd’hui ? Quelles opportunités peut-on identifier pour les entreprises françaises ?

Au World Mobile Congress de Barcelone cette année, Huawei présentait un véhicule entièrement piloté par l’IA de son dernier smartphone mis en vente en automne 2017. Un téléphone a ainsi conduit une voiture sur une dizaine de mètres tout en évitant efficacement les obstacles. Outre les réactions mondiales suscitées par cette avancée technologique, il est intéressant d’observer que la Chine est désormais un sujet de discussion incontournable lorsqu’il s’agit de l’intelligence artificielle mondiale : Huawei était la première entreprise apparaissant dans le documentaire d’une chaîne de télévision européenne destiné au salon.

Devenir un centre mondial majeur de l’IA en 2030

Récemment, la Chine a publié plusieurs plans organisant sa transition de « l’atelier du monde » au « laboratoire du monde » : Made in China 2025 (2015), Internet + (2015) et le 13ème Plan Quinquennal (2015) intègrent tous un volet innovation central, dans lequel s’inscrit la stratégie nationale de développement de l’IA rendue publique en Juillet 2017.

L’objectif annoncé est de devenir un centre mondial majeur de l’IA en 2030, avec deux étapes intermédiaires en 2020 et 2025. Outre les objectifs stratégiques et politiques liés à un tel développement, le gouvernement chinois met en avant ses objectifs économiques : une estimation de bénéfices directs sur l’économie chinoise à hauteur de 150M CNY (19,2M EUR) d’ici 2020, et de 1Md CNY (128M EUR) d’ici 2030. A ce titre, le cabinet PwC se montrait plus optimiste annonçant une contribution de l’IA à l’économie mondiale de 16Mds USD (13Mds EUR) d’ici 2030 dont la moitié pour l’économie chinoise.

Concrètement, le gouvernement souhaite encourager les applications de l’IA dans les domaines de la production, de l’urbanisation, de l’agriculture, des énergies renouvelables, de la robotique, des voitures intelligentes, des soins médicaux et de la défense nationale. Cependant, peu de financements précis ont encore été annoncés.

Sans entrer dans la polémique pour savoir qui des Etats-Unis ou de la Chine mène la course, faisons un état des lieux de l’IA en Chine à l’heure actuelle. Qu’existe-t-il ? Quels potentiels de développement pouvons-nous aujourd’hui identifier ?

Soutien politique et financier du gouvernement

Les atouts chinois souvent cités sont : un soutien du gouvernement en matière de législatif (la protection légale des données est quasiment inexistante) et de financements ; de vastes ressources en données grâce à une population nombreuse, diverse et hyperconnectée, mais également des ressources scientifiques (20% des scientifiques en formation en IA dans le monde sont chinois) avec notamment un avantage dans le domaine de la traduction et du langage du fait de la complexité de la langue chinoise.

Des géants actifs

En effet, la Chine possède ses propres données (Baidu, Alibaba et Tencent, alias BAT) et celles-ci sont disponibles en nombre suffisant dans un univers non fragmenté : 800 millions de comptes Wechat, une application qui recouvre des domaines aussi services aussi divers que le paiement, la localisation, la location de taxi, vélos, la commande de nourriture… La moitié des smartphones en Chine sont équipés d’un système de paiement (voir article VVR sur le sujet) et beaucoup d’observateurs notent la friandise de la population à tout âge pour les objets connectés.

Posséder des données est essentiel au développement de l’IA qui n’est rien d’autre qu’un outil sophistiqué permettant de traiter un nombre de données jusqu’ici trop lourd pour nos programmes classiques. Toutefois, il semblerait que l’on soit aujourd’hui capable de simuler des données ce qui réduit considérablement l’avantage compétitif de la Chine en la matière.

La puissance de calcul

La Chine dispose également de la puissance de calcul nécessaire à des avancées majeures en IA : la reconnaissance d’image proposée par Baidu est ainsi aujourd’hui plus précise que celle de Google (de 0.3%). Par ailleurs, la Chine fabrique désormais ses micropuces qui équipent le dernier smartphone de Huawei. La reconnaissance vocale constitue cependant encore un défi pour les grands groupes chinois et concentre aujourd’hui les investissements.

Les investissements

Le capital est l’un des autres points forts de la Chine. Les trois géants numériques chinois : Baidu, Alibaba et Tencent ont tous publiés des plans de développement de l’IA. Ainsi, Baidu investit 3Mds EUR dans la reconnaissance d’images, la réalité augmentée et le deep learning quand Alibaba annonce l’ouverture de 8 centres de recherches dédiés au développement de l’IA et de l’informatique quantique pour un investissement de 15 Mds USD (12,7Mds EUR). Baidu est également impliqué dans le développement d’une voiture autonome, contexte dans lequel le groupe a annoncé sa volonté de mettre ses données en opensource, contrairement à ce qui est pratiqué outre-Pacifique.

Pékin quant à eux ont récemment fait l’annonce d’investissements à venir dans des universités, des incubateurs et des start-ups pour 150 Mds CNY (19,15 Mds EUR) afin de se doter de systèmes d’IA chinois. Au début de l’année 2018, cela s’est encore davantage concrétisé avec l’annonce de la création d’un parc professionnel dédié à l’IA (big data, identification biométrique et deep-learning) dans la capitale, qui réunirait 400 entreprises. Le coût du projet est estimé à 13.8 Mds CNY (1.8Md EUR).

Quid des entreprises étrangères en Chine?

A la lecture de ces faits, il semblerait que la Chine soit surtout un concurrent de plus en plus redoutable dans le secteur de l’IA et des technologies intelligentes. Pourtant, les acteurs français et européens peuvent profiter de ce développement pour : trouver des investissements et/ou s’établir en Chine, trouver des équipes chinoises formées à l’IA, profiter des technologies chinoises en IA et des données si celles-ci sont effectivement mises en open source et jouer un rôle d’intermédiaire entre produits intelligents chinois et marchés européens. A noter : en novembre 2018 se tiendra la China International Import Export Exhibition qui prévoie de réserver un hall entier à la haute technologie et aux équipements intelligents.

En résumé :

Les annonces du gouvernement chinois laissent prévoir une hausse des investissements publics et privés déjà nombreux dans le domaine de l’Intelligence Artificielle. Outre la technologie de l’IA en elle-même, les secteurs privilégiés par la Chine sont ceux de la production, de l’urbanisation, de l’agriculture, des énergies renouvelables, de la robotique, des voitures intelligentes, des soins médicaux et de la défense nationale. La France a affiché sa volonté d’étendre sa coopération dans ce domaine spécifique avec la Chine qui, d’après ses déclarations, ne souhaite pas restreindre ce domaine aux entreprises chinoises exclusivement. A l’heure actuelle, Pékin favorise principalement l’installation des talents en Chine, et les centres de recherches annoncés par les divers acteurs chinois sont encore en construction. Les opportunités pour les acteurs français se situent ainsi principalement dans les besoins que peuvent avoir les entreprises chinoises de ces domaines, ou dans les technologies que celles-ci peuvent développer.

Par Manon Bellon

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OPPORTUNITE POUR LES ELEVEURS FRANCAIS SUITE A LA VISITE DU PRESIDENT MACRON EN CHINE

L’embargo chinois sur le bœuf devrait être levé sous 6 mois

L’année du chien s’annonce en Chine, le Président français Emmanuel Macron offre un cheval à son homologue chinois, et c’est encore un autre signe du zodiaque chinois qui intéresse aujourd’hui les exportateurs français vers la Chine : le bœuf. Lors de sa visite en Chine, Emmanuel Macron a confirmé la levée totale de l’embargo sur la viande bovine française en Chine « dans les six mois ». Le Beijinger rapporte que cette décision a été joyeusement accueillie par le public chinois, que ce soit les entreprises de F&B ou les amoureux de la viande chinois.

Origine (et fin?) de l’embargo

En 2001, alors que la crise de la vache folle se propage en Europe, la Chine décide de fermer ses frontières à toutes les importations de bœuf européennes, puis américaines. Cette mesure a connu un assouplissement très partiel en mars 2017 pour les viandes bovines françaises : seules les viandes provenant de bovins âgés de moins de 30ans et désossées pouvaient être importées. Finalement, louant le succès diplomatique de cette décision et assurant qu’elle n’aurait pas d’impact négatif sur l’environnement, le Président Macron a annoncé la levée totale de l’embargo lors de sa visite au début de l’année 2018, dans un discours ponctué de quelques phrases de cantonnais remarquées des médias chinois.

Un marché en expansion

Cette décision arrive à point. De nombreuses études montrent l’évolution des habitudes de consommation des 1.4 milliards de Chinois, notamment en ce qui concerne la consommation de viande. Il en résulte un marché en plein boom (multiplié par 10 entre 2010 et 2015) alors que le marché du bœuf français connait justement une décroissance de 5% par an. Si le porc représente toujours 60% de la viande consommée en Chine, le bœuf gagne de la place dans les assiettes de la classe moyenne : en 2016, un Chinois consommait 4kg de bœuf pour moins de 3kg en 2005 selon l’OCDE. A titre de comparaison, la consommation française de bœuf est quatre fois plus élevée.

La viande constitue ainsi un marché d’autant plus alléchant pour les exportateurs que les prix y ont été multipliés par quatre en 15ans (3.5euros le kilo aujourd’hui). De plus en plus soucieux de la qualité des produits, la classe moyenne chinoise grandissante se tourne majoritairement vers des produits importés, bien qu’ils soient plus coûteux, selon une note de la banque néerlandaise Rabobank.

Ouverture de l’agro-alimentaire chinois aux importations

Or, si le marché agronome chinois pouvait être relativement difficile d’accès auparavant, ce n’est plus le cas depuis le 13ème plan quinquennal (2016-2020) dans lequel le gouvernement officialise le recours aux marchés mondiaux pour assurer la sécurité alimentaire. La Chine est aujourd’hui un pays importateur net en produits agro-alimentaires avec une balance déficitaire d’environ 34 milliards d’euros en 2015 selon les douanes chinoises. Or, ces importations concernent en grande partie les produits carnés (20% soit 1.7millions de tonnes) en raison de l’attrait que constitue la qualité venue des pays occidentaux dans le domaine des viandes. Ainsi, l’agro-alimentaire en général constitue le troisième domaine des exportations françaises en Chine, mais la viande ne compte que pour 9% du montant total des exportations. La Chine étant en passe de devenir le premier importateur mondial de bœuf, avant les Etats-Unis, la levée de l’embargo sur le bœuf français devrait faire évoluer ces chiffres à la hausse.

Une compétition locale et étrangère sévère

La levée de l’embargo français fait suite à celle de l’embargo sur le bœuf américain en juin dernier. Au niveau européen, la France est le troisième pays dont l’embargo a été levé, après l’Irlande et les Pays-Bas. Cette décision avait en fait été prise entre les autorités françaises et chinoises le 3 mars 2017 mais le dossier restait bloqué par les différentes requêtes sanitaires chinoises.

Elle est vue comme une réelle opportunité pour les 150 000 éleveurs français dans ce secteur qui pèse près de 6,­6 milliards d’euros. Pour autant, ce n’est pas un marché donné. En effet, monopolisant 90% du marché chinois, les principaux concurrents sont les bœufs australiens, brésiliens, uruguayens et néo-zélandais. Quant au cheptel bovin de la Chine, il représente tout de même 10% du troupeau mondial et reste cinq fois plus important que la France.

Mais des atouts français uniques

Dans un premier temps, les éleveurs français envisagent des exportations d’un total de 50 000 tonnes de bœuf, ce qui représenterait presqu’un cinquième des exportations françaises de bœuf. Les éleveurs français entendent en effet se positionner sur le haut de gamme, mais aussi profiter du marché chinois pour écouler des morceaux non utilisés en France comme la queue de bœuf. Pendant les six mois estimés pour la mise en place effective de la levée de l’embargo, la France pourra préparer le terrain en promouvant la qualité française (traçabilité sanitaire), les races bovines françaises et l’art de vivre à la française d’une pièce de bœuf dûment accompagnée.

Quant à la volaille française, également sous le coup d’un embargo chinois imposé en 2015 à cause de la crise de la grippe aviaire, les discussions sont toujours en cours.

Par Manon Bellon

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« JOUR DES CELIBATAIRES »

Alibaba, le géant chinois du e-commerce bat tous les records de vente

Lors du « Jour des célibataires » qui s’est tenu comme chaque année le 11 novembre, Alibaba, le géant chinois du e-commerce, a enregistré un nouveau record de ventes de 21 milliards d’euros contre 14,5 milliards d’euros en 2016. Ce qui représente un bond de 40 % par rapport à la même période l’année dernière. En outre, en seulement 13 heures, le détaillant a amassé plus de 15 milliards d’euros ce samedi de l’année 2017. À côté de cette grande journée de soldes, les Black Friday et Cyber Monday font pâle figure. En effet, le chiffre de ventes du « Jour des célibataires » chinois représente quasiment le double de ceux combinés par ses homologues américains.

À l’instar des versions américaines du shopping, Alibaba a proposé des rabais sur 15 millions de produits issus de 140 000 marques. Et pour célébrer le coup d’envoi de cet événement, Jack Ma, le fondateur et PDG d’Alibaba, a organisé un gala au Shanghai Mercedes Arena, en présence de célébrités telles que Pharell Williams, Nicole Kidman ou Jessie J. Au milieu de la scène trône un écran géant où l’on a pu voir le décompte des ventes. Tmall (B2C) et Taobao (C2C), les plateformes d’Alibaba enregistrent le milliard d’euros en 2 minutes. Diffusé sur les services vidéo d’Alibaba et trois chaînes de télévision chinoises, l’événement a été également couvert par des centaines de journalistes chinois et étrangers.

Un déclin d’intérêt

Le « Jour des célibataires » a été créé en 1993 à l’université de Nankin, dans le sud de la Chine, par quatre amis afin de rendre hommage aux personnes seules. Les étudiants ont alors eu l’idée d’offrir une fête aux célibataires le 11 novembre (11.11), les quatre chiffres de ce jour s’écrivant avec le chiffre symbolique « 1 ». Au début, seuls les célibataires de sexe masculin participaient à ces festivités. Désormais, les deux sexes peuvent y prétendre. Par la suite, la première édition du « Jour des célibataires » a été organisée en 2009 à grands renforts de marketing et d’offres spéciales « Double 11 ».
Si ce jour est capital pour atteindre les objectifs de chiffre d’affaire annuels pour tous les détaillants, les Chinois semblent commencer à bouder l’événement, et ce après seulement 8 éditions. Selon l’agence chinoise de marketing Admaster, seulement 65 % des personnes interrogées ont déclaré vouloir participer en 2017 contre 84 % en 2015. Des chiffres qui révèlent une montée en gamme de la consommation dans le pays. En effet, si le « Jour des célibataires » est réputé pour ses soldes monstres, de plus en plus de Chinois sont à la recherche de produits et de services de meilleure qualité, quitte à payer davantage.

JD.com semble avoir compris le message. Cette société de vente directe en ligne et principal concurrent d’Alibaba sur le marché national sait jouer de son atout: une meilleure gestion de sa logistique. Alors que les plateformes d’Alibaba mettent en relation les vendeurs et les clients, JD.com fonctionne plutôt comme un supermarché en ligne. L’entreprise achète des produits, les stocke dans ses propres entrepôts et les fait livrer par une armée de livreurs, qui fournissent également un support clientèle. Le « Double 11 » de JD.com dure 11 jours, du 1er au 11 novembre, ce qui favorise une plus grande souplesse des opérations.

Attirer davantage de marques internationales

Pour faire face, Alibaba veut attirer plus de marques internationales sur ses plateformes, malgré la réputation entachée de Taobao de fournir de la contrefaçon. Et cela semble payer ! Selon Alibaba, sur 100 000 détaillants qui ont participé au « Jour des célibataires » en 2016, 10 000 étaient étrangers. Cette année, sur 140 000 vendeurs présents, 60 000 venaient de l’étranger, dont 250 Français.

Alibaba se veut également plus innovant. Cette année, il est passé d’une stratégie moins en ligne pour rationaliser les ventes entre ses plateformes et les magasins physiques des revendeurs inscrits sur ses plateformes de commerce électronique. Ainsi, Alibaba a fait découvrir aux consommateurs chinois le jeu de réalité augmentée Pokemon Go en l’appliquant à sa plateforme Tmall, mais avec des chats. Il fallait donc trouver des coupons de réduction dans différentes boutiques, dont la marque française de cosmétiques L’Occitane. L’Oréal a de son côté installé un miroir interactif dans son magasin de Shanghai. Les acheteurs pouvaient essayer du maquillage virtuel, puis commander les produits par le biais d’un écran tactile relié à une plateforme d’Alibaba.

Au-delà des ventes phénoménales engendrées, le « Jour des célibataires » produit en contrepartie une énorme quantité de déchets. Selon Greenpeace, la fabrication, l’emballage et l’expédition des colis pour cet événement a engendré 258 000 tonnes de dioxyde de carbone émissions l’année dernière. Il faudrait environ 2,6 milliards d’arbres pour absorber cette pollution. Et toujours d’après l’ONGI de protection de l’environnement, la frénésie du shopping en ligne de cette année est sur le point de laisser une empreinte carbone encore plus importante.

Crédits image: Reuters

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ENERGIES RENOUVELABLES

Quand la Chine a les yeux plus gros que le ventre

Insatiable. En l’espace d’une dizaine d’années, la Chine est devenue le premier pays producteur d’énergies renouvelables, détrônant même les États-Unis l’année dernière, selon le dernier Rapport statistique sur l’énergie mondiale de BP. La Chine représente actuellement environ 40 % de la croissance mondiale (plus que l’ensemble de l’OCDE) et constitue la principale source de croissance mondiale en termes d’hydroélectricité et d’énergie nucléaire. Selon le rapport annuel du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les tendances mondiales des énergies renouvelables, la Chine est devenue le premier investisseur mondial en énergies renouvelables en 2015. Elle y a consacré 103 milliards de dollars au total, ce qui représente 36 % de la part mondiale. Pour satisfaire 20 % des besoins de la Chine d’ici 2030, le pays veut investir environ 370 milliards de dollars, soit plus du triple, dans la production d’énergie solaire, éolienne, hydraulique et nucléaire d’ici 2020. Cela devrait engendrer 13 millions d’emplois dans le secteur, d’après l’Administration nationale de l’énergie (NEA).

La Chine a produit 35 GW d’énergie solaire en plus, rien qu’en 2016, ce qui correspond à la quasi-totalité de la capacité de l’Allemagne. Toutes les heures, la Chine érige une nouvelle éolienne et installe suffisamment de panneaux solaires pour couvrir un stade de football, selon Greenpeace Pékin. Et si le 13ème Plan Quinquennal est respecté, 340 GW d’hydroélectricité, 200 GW d’énergie éolienne, 120 GW d’énergie solaire, ainsi que 58 GW de nucléaire et 15 GW de biomasse devraient être produits d’ici 2020. La Chine est ainsi un fabricant et un exportateur de technologies d’énergies renouvelables de premier ordre, en fournissant environ les deux tiers des panneaux solaires et en produisant près de la moitié des éoliennes de la planète.

Trop d’énergie propre gaspillée

Tous ces efforts visent à réduire la place prépondérante du charbon – la Chine étant le plus grand émetteur de dioxyde de carbone dans le monde – et à atténuer la grave pollution de l’air qui tue environ 1,1 à 1,6 million de ses habitants chaque année. Cependant, le pays doit relever un certain nombre de défis pour ne plus dépendre de l’importation des combustibles fossiles.

En fait, l’Empire du Milieu ne parvient pas à utiliser toute sa nouvelle électricité, à tel point que la NEA a dû demander aux autorités locales de six provinces chinoises d’arrêter d’autoriser la construction d’éoliennes sur leur territoire. En 2016, le taux d’écrêtement de l’énergie éolienne de la Chine, c’est-à-dire l’énergie éolienne qui aurait pu être générée et utilisée, mais qui ne l’a pas été, a atteint 17 %, soit plus du double de celui des deux années précédentes. Parallèlement, le taux d’écrêtement de l’énergie solaire du pays a doublé entre 2015 et 2016. Une grande partie de l’énergie propre qui devrait remplacer l’énergie générée par le charbon est donc gaspillée.

Des réseaux électriques plus souples

Cette situation peut s’expliquer notamment par le fait que, actuellement, les éoliennes sont installées et connectées à des réseaux dans les provinces quasi désertes du nord-ouest du pays. En raison du manque de lignes de transmission, l’électricité produite ne peut, de ce fait, être transportée vers les villes peuplées de la côte Est. La NEA préconise alors une plus grande souplesse des réseaux électriques chinois. En effet, pour que les réseaux électriques fonctionnent correctement, la quantité d’électricité fournie doit correspondre parfaitement à la charge du système. Une plus grande souplesse permettra donc aux réseaux électriques de mieux gérer la variabilité des énergies renouvelables due, par exemple, à la vitesse du vent ou à la qualité du rayonnement du soleil.

Il est également essentiel d’identifier de nouvelles utilisations pour les énergies renouvelables produites dans les provinces du nord de la Chine. Une approche prometteuse consiste à utiliser l’énergie éolienne pour aider à répondre aux besoins de chauffage étendus de la région. Comme services auxiliaires et en tant que substituts plus propres et plus efficaces aux centrales alimentées au charbon, la NEA favorise aussi la production de gaz naturel et le pompage-turbinage de l’énergie hydraulique.

En outre, la NEA encourage l’instauration de marchés directs pour les énergies renouvelables. Les producteurs d’énergies renouvelables seront alors habilités à vendre de l’électricité directement à ceux qui en ont besoin. Ils bénéficieront ainsi de points de vente supplémentaires pour leur électricité si les réseaux ne peuvent pas tout assumer.

Crédits image: Michal Strba

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LA CHINE TISSE LES FILS DE SES NOUVELLES ROUTES DE LA SOIE

Restaurer la route de la Soie. Tel est l’objectif souhaité par la Chine qui a organisé, les 14 et 15 mai, un premier Sommet consacré au projet « Belt and Road » ou OBOR (One Belt, One Road), réunissant à Pékin une centaine de représentants de pays. Lancée par le président chinois Xi Jingping à l’automne 2013, au moment de sa prise de pouvoir, cette initiative a pour objectif de ressusciter l’antique route de la Soie, un immense réseau de voies terrestres et maritimes, qui permettait jadis à l’Empire du Milieu de faire du commerce avec l’Europe via l’Asie centrale. La seconde puissance économique mondiale souhaite ainsi développer plus avant les activités commerciales et les relations entre l’Eurasie et l’Afrique par la construction ou la modernisation de l’ensemble des infrastructures d’énergie et de transport.

Un projet titanesque

L’entreprise se révèle titanesque. Plus de 68 pays comprenant 4,4 milliards d’habitants et représentant jusqu’à 40 % du PIB mondial sont en effet concernés. Par ailleurs, près de 1 000 milliards de dollars d’investissements sont déjà promis par des fonds asiatiques, tels que l’AIIB (Asian Infrastructure Investment Bank), pour financer des projets autoroutiers, ferroviaires, énergétiques et portuaires, dont la construction d’une ligne ferroviaire reliant Londres à l’est de la Chine ou d’une route maritime connectant l’Asie du Sud-Est à l’Afrique du Nord. La Chine a, quant à elle, mis à disposition 40 milliards de dollars de capital initial via son fonds souverain « Silk Road Fund », auxquels devrait s’ajouter un complément d’environ 15 milliards de dollars, comme l’a annoncé le président Xi lors du Sommet.

Des risques géopolitiques et économiques

Outre des contours qui restent encore à définir et des bénéfices des plus incertains, l’initiative présente également des risques. Selon un rapport publié le 10 avril 2017 par l’Académie chinoise des Sciences sociales (CASS) et l’agence de notation « China Bond rating », le développement de l’OBOR est notamment influencé par le contexte géopolitique. En effet, des troubles liés au terrorisme, à la corruption et aux mouvements indépendantistes constituent des menaces aux activités de l’OBOR. Par ailleurs, la réalisation du projet dépend de l’application des bonnes pratiques de gouvernance dans les pays traversés par les infrastructures de l’OBOR. Les experts de la CASS craignent enfin que les tendances protectionnistes aux États-Unis et en Europe ne touchent d’autres parties du monde et fragilisent l’ensemble du projet.

Dans son rapport de janvier 2017, l’agence de notation Fitch met, elle, en garde sur les risques éventuels du financement des projets de l’OBOR sur les banques chinoises. De plus, si elle reconnaît que ces derniers permettront d’améliorer et de moderniser les infrastructures dans les différents pays d’Asie impliqués dans l’OBOR grâce au financement et à l’expertise technique de la Chine, l’agence émet des réserves sur la capacité des entreprises chinoises à s’adapter et à opérer dans les pays concernés. Pour réduire ces risques, Fitch préconise une plus grande participation de l’UE dans l’initiative afin de rassurer la communauté internationale sur la logique commerciale des projets de l’OBOR.

Autant de réflexions que soulèveront Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et représentant de la France au Sommet international sur les « nouvelles routes de la Soie » de Pékin, ainsi que plusieurs experts, lors d’une réunion de décryptage de l’OBOR, qui se déroulera le 12 juin 2017, de 8h30 à 10h30, dans les locaux du MEDEF à Paris.

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VEHICULES ELECTRIQUES EN CHINE

Les constructureurs étrangers rencontrent des dos-d’âne

La Chine devrait atteindre 7 millions de nouveaux véhicules énergétiques (NEV) au niveau national d’ici 2025, selon le 13ème plan quinquennal de Pékin, finalisé en 2015. De janvier 2011 à décembre 2016, 951 477 NEV – terme utilisé par la Chine, qui englobe les véhicules fonctionnant avec une batterie électrique, les hybrides rechargeables et les voitures à piles à combustible – ont été vendus dans le pays. Ces chiffres, qui incluent les voitures de particuliers et les véhicules utilitaires lourds, font de l’Empire du Milieu le plus grand marché de véhicules électriques au monde, avec 37,7% des ventes mondiales en 2016.

Pour faire face à sa dépendance aux exportations de pétrole et à sa pollution atmosphérique due à une utilisation excessive de charbon en tant que principal générateur d’électricité, le gouvernement chinois a annoncé en 2010 la mise en place d’un programme, à titre d’essai, qui fournit des incitations monétaires aux constructeurs automobiles de NEV dans 5 villes locales. En 2016, le montant des subventions s’élevait à 30 milliards de RMB (4,4 milliards USD).

De même, Pékin tente de séduire les consommateurs chinois en leur promettant l’installation de plus de bornes de recharge. 400 000 bornes de recharge devraient être ainsi installées dans la capitale chinoise d’ici 2020. Les acheteurs potentiels de véhicules électriques (VE) peuvent également bénéficier de subventions en espèces, ainsi que d’espaces de stationnement et de plaques d’immatriculation gratuits.

Vente en baisse en début d’année

Plusieurs constructeurs automobiles ont dû payer des amendes pour avoir fraudé le programme précédent. La nouvelle politique de subventions d’août 2016 permet à seulement certains heureux élus de recevoir des subventions. Ainsi, plus d’un tiers des fabricants chinois, qui ne répondent pas aux normes de la dite politique, devraient être exclus. Le ministère chinois de l’Industrie et de la Technologie de l’information (MIIT) a récemment prévu une restriction dans l’octroi de licences aux nouvelles entreprises de VE, limitant leur nombre à seulement 10 par an.

Des subventions réduites et de nouvelles réglementations ont entraîné l’effondrement des stocks de VE en janvier 2017 par rapport à l’année précédente. Avec 5 682 unités, les ventes de NEV ont chuté de 74 %, selon l’Association chinoise des fabricants d’automobiles (CAAM).

Les politiques de soutien de la Chine révèlent leurs faiblesses, à savoir une surcapacité et une concurrence imparfaite du marché des VE. Aujourd’hui, on dénombre plus de 200 fabricants chinois de NEV. Ces derniers produisent plus de 4 000 modèles homologués. Autre obstacle d’un marché déjà mature : les NEV restent bon marché et de qualité médiocre. Ils représentent 60 % des parts du marché des NEV en Chine contre moins de 20 % pour les véhicules haut de gamme.

Fournisseurs chinois favorisés

On peut alors se demander quelles opportunités il reste aux constructeurs étrangers de VE dans un pays aussi protectionniste, où la marque locale BYD domine les ventes depuis plusieurs années. De manière surprenante, il en existe. Ainsi, Volkswagen a récemment signé un accord de Joint-Venture avec le fabricant chinois JAC Motor pour produire en masse 8 nouveaux VE en Chine d’ici 2020. Tesla Motors est également en pourparlers pour installer une usine à Shanghai.

Par ailleurs, la fabrication de batteries électriques offre des opportunités. Cet élément clé des VE connaît un début de croissance rapide et une forte demande, notamment pour les batteries au lithium-ion. En 2016, les modifications apportées à la législation chinoise ont permis aux entreprises étrangères d’établir des usines de fabrication de batteries de VE dans les zones de libre-échange de Shanghai, Canton, Tianjin et Fujian.

Néanmoins, si la Chine semble ouvrir ce marché aux entreprises étrangères, les fournisseurs locaux sont encore favorisés. En juin 2016, le MIIT a retiré plusieurs grandes sociétés étrangères de la liste de fabricants de batteries agréés pouvant bénéficier des subventions gouvernementales, dont les Coréens Samsung et LG, implantés en Chine depuis de nombreuses années. Dès janvier 2018, les constructeurs de VE qui feront appel à des fabricants de batteries qui ne figurent pas dans la liste approuvée ne pourront plus recevoir de subventions.

Si le marché chinois des NEV demeure en plein essor grâce à l’aide gouvernementale, son avenir reste incertain et son accès, difficile, pour les entreprises étrangères.

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CONSTRUCTION ECOLOGIQUE: LA CHINE MENE LA DANSE

Le plus grand marché mondial de la construction écologique. Avec environ 92 903 040 m² (9 290 ha) de surface constructible écologique et durable certifiée, la Chine devance désormais les États-Unis. Et ce en une dizaine d’années, soit deux fois moins de temps que leur homologue américain. Selon l’Accord de Paris sur le climat, un taux de construction commerciale de 50 % est prévu d’ici 2020. Si cette promesse est tenue, environ la moitié de la surface constructible écologique du monde se trouvera dans l’Empire du milieu.

Pour ses bâtiments écologiques, la Chine recourt à la certification nationale Three-star standard et à deux autres certifications occidentales, à savoir la certification américaine LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) et le BREEAM (méthode d’évaluation environnementale du Building Research Establisment) du Royaume-Uni.

L’importance de la durabilité

Ces trois certifications concurrentes ont toutefois leurs limites, surtout face à une urbanisation galopante. Ainsi, dans les 15 prochaines années, 300 millions de Chinois en plus devraient s’exiler en ville, d’où l’urgence de développer davantage de bâtiments écologiques, tout en gardant à l’esprit l’importance de la durabilité.

Concernant la construction, la Chine pense le plus souvent à court terme en termes de coût plutôt qu’à toutes les économies qu’elle pourrait réaliser à long terme, en mettant en avant la performance énergétique. Et malgré ses initiatives en ce sens, telles que la norme en faveur de la performance énergétique des bâtiments instaurée par le ministère chinois du Logement et du Développement urbain et rural, ces programmes restent facultatifs pour la majorité des bâtiments et ont peu chance de réduire à grande échelle la consommation d’énergie dans le pays.

En outre, de nouveaux indicateurs qui répondent aux changements climatiques devraient être mis en place, tels que la réduction des émissions des gaz à effet de serre ou l’empreinte carbone dans les bâtiments. Les certifications devraient également tenir compte de l’étendue de la Chine, de ses différentes zones climatiques et de chaque situation locale.

Les techniques de construction écologique peuvent représenter de 10 à 30 % de frais supplémentaires. Un véritable frein pour de nombreux constructeurs. Et si le gouvernement chinois souhaite subventionner environ 40 à 50 % des frais de construction supplémentaires grâce à une série de règlements et de politiques, le plus souvent, les constructeurs de bâtiments publics et les acheteurs (de nationalité chinoise) d’un logement résidentiel sont les bénéficiaires de telles subventions. De plus, les bâtiments publics peuvent obtenir une certification plus rapidement que pour ceux du privé. Ce qui explique qu’en 2013, plus de 70 % des bâtiments écologiques étaient des bâtiments publics.

Besoin de la technologie occidentale

Depuis plusieurs années, les écocités connaissent un succès fulgurant. L’une des plus célèbres est celle située autour de la ville portuaire de Tianjin. Construit en partenariat avec un fonds souverain de Singapour, le projet prévoit de transformer un ancien marais inhabitable en un quartier résidentiel pouvant accueillir plus d’un million de personnes, une sorte de cité satellite de la municipalité.

Plus de 100 éco-projets sont essaimés dans tout la Chine. Ils sont principalement destinés à accueillir de nouvelles villes de 250 000 à 500 000 personnes et offrent de belles opportunités aux technologies occidentales dans un pays qui a soif de savoir-faire étranger. Toutefois, les bâtiments écologiques sont strictement définis en fonction des certifications. Seuls les matériaux et les solutions qui contribueront à améliorer le score des certifications auront une chance d’entrer sur le marché chinois de la construction écologique.

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COMMENT VENDRE EN CHINE?

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La situation économique actuelle fait de l’export l’une des stratégies motrices de l’économie nationale, et les PMEs en sont les fers de lance.

Certains pays émergents sont ainsi devenus les cibles de cette stratégie et la Chine en fait bien évidemment partie : ses 300 millions de citoyens qui disposent d’un niveau de vie européen sont le rêve des directeurs à l’export.

Cependant, trop de sociétés se lancent à l’export dès qu’une opportunité apparait, et préfèrent ensuite continuer à investir, plutôt que de réfléchir à leur approche du marché. Cette attitude rencontre rapidement sa limite, surtout en Chine. C’est en effet l’une des causes du manque de succès de beaucoup d’entreprises françaises exportant vers la Chine.

Il est donc essentiel d’adopter une approche méthodologique, qui consiste à d’abord se poser les questions suivantes :

Suis-je prêt à exporter vers la Chine?

Aujourd’hui, certaines sociétés de conseil proposent des “diagnostics export”. Cet outil consiste en une série de questions posées à des exportateurs potentiels. Les réponses indiqueront si ces derniers sont prêts ou non à exporter. Ces questions portent sur la production de l’entreprise, sa situation financière, l’expérience à l’international de ses employés…

Pour ce qui est de l’exportation vers la Chine, voici quelques questions typiques et importantes :

Avez-vous déjà exporté vos produits vers d’autres pays ?

Il est avantageux pour l’entreprise qui veut exporter vers la Chine de déjà posséder une expérience dans l’export vers des pays plus proches, et mieux encore vers l’Asie. Le retour sur expérience et le fait que l’entreprise compte parmi ses employés des personnes habituées à communiquer avec d’autres cultures dans des langues étrangères… ces points sont autant d’atouts pour se lancer plus rapidement et avec succès sur le marché chinois.

Quelles sont vos motivations réelles pour exporter vers la Chine ?

On fait sans cesse mention de l’immense marché à la consommation en Chine et de sa croissance. Toutefois, baser sa stratégie sur ce fait seul conduira nécessairement à une déception. Il est essentiel de collecter des informations plus précises car en réalité, certains secteurs comptent déjà beaucoup d’acteurs, d’autres sont le sujet d’une régulation stricte par la loi chinoise, d’autres enfin sont protégés par le gouvernement chinois au moyen de taxes à l’importation élevées.

Votre société est-elle en croissance ? Votre situation financière est-elle saine?

Développer sa stratégie, surtout dans des pays éloignés comme la Chine, requiert des investissements financiers importants (études de marchés, visites régulières en Chine d’une équipe, …) Sans cela, il est impossible de comprendre le marché, de vraiment développer un réseau local basé sur une collaboration de long-terme, et enfin de contrôler ses partenaires locaux (distributeurs, agents, …)

A quelle étape de développement de votre produit êtes-vous ?

Certaines sociétés souhaitent développer leurs produits en Chine pour ensuite les y vendre. La production en local étant un avantage évident pour le développement en local, cette stratégie est de ce point de vue intelligente. Mais elle reste risquée dans le cas où la société n’est pas arrivée à un stade de production mature : au lieu de gérer les ventes, elle concentrera ses ressources à résoudre des problèmes de production.

Quelles sont les règles et standards auxquels mon produit doit se conformer ?

Dans un pays où vos produits seront souvent en compétition avec des concurrents locaux et moins chers, le “Made in France” peut être un facteur de succès clé. Il est dans ce cas intéressant de centrer sa communication sur cet argument.

Votre société est-elle capable de développer et d’adapter ses produits aux besoins locaux ?

Peu importe ce qui est dit, les pays éloignés, à l’image de la Chine, ont une culture, des habitudes de consommation, et des organisations différentes. Il est probable que vous aurez à adapter le packaging, le design, … de vos produits. Dans certains secteurs, il faudra également approcher la Chine comme un groupe de plusieurs petits marchés, selon les différences Nord/Sud, villes/campagnes, Hong-Kong/Chine continentale…

Si votre société n’a pas la capacité d’adapter ses produits, il pourra être nécessaire de trouver des partenaires locaux pour collaborer dans ce domaine.

Quelle est la situation sur le marché ?

Après ce questionnaire sur les capacités internes de votre société à l’export, il s’agit de se pencher sur la situation du marché.

Les consommateurs chinois sont-ils intéressés par vos produits ?

Cette question peut paraitre évidente, mais elle doit être la préoccupation centrale de votre réflexion stratégique. Les PMEs sont souvent innovantes et en cela, sont souvent persuadées que leurs produits révolutionnaires intéresseront le marché chinois puisqu’un tel produit n’y existe pas ou que les produits similaires sont technologiquement moins performants. En se basant sur ce raisonnement, ces sociétés peuvent en conclure qu’analyser les besoins du marché est une perte de temps.

En réalité, les producteurs, commerçants et distributeurs chinois sont au fait de qui existe sur les marchés étrangers et sont familiers des technologies occidentales. Ainsi, il n’est pas rare que des industriels ou des intermédiaires contactent directement des sociétés européennes pour leur proposer une coopération dans la vente de leurs produits en Chine, ou la fondation d’une Joint-Venture. Ces contacts sont d’ailleurs de très bons indicateurs de l’intérêt du marché chinois pour vos produits. En effet, rien de tel que des chinois pour connaitre les besoins du marché chinois.

Qui sont vos concurrents et comment sont-ils organisés ?

La présence ou non de concurrents sur le marché contribue également à déterminer si la Chine est une bonne cible pour vos produits et, le cas échéant, quelle stratégie de développement est la meilleure. La difficulté réside dans l’obtention des informations sur ces sociétés internationales et locales. Cela est délicat et parfois impossible pour une société potentiellement concurrente, et qui ne dispose pas d’une équipe locale pour ce travail. La meilleure solution est donc certainement d’externaliser cette analyse à une société spécialisée dans la collecte de telles informations, qui vous fournira ensuite des recommandations claires basées sur de vrais chiffres, ainsi que les best practices observées.

Vos produits sont-ils conformes aux régulations locales ?

La Chine protège certains secteurs comme les équipements via notamment des taxes à l’importation élevées ou des frais à l’enregistrement. Ces frais supplémentaires sur la livraison de vos produits en Chine peuvent réduire fortement l’intérêt de votre projet. Votre analyse du marché devra donc comprendre une analyse de ces normes et réglementations locales afin de déterminer le prix de vente de votre produit.

La Chine est connue pour être le pays du pragmatisme, où il est nécessaire de sauter sur les opportunités. C’est vrai. Toutefois, pragmatisme ne signifie pas incohérence : si le marché peut sembler de l’extérieur désorganisé, varié et ouvert, il reste important de l’approcher de manière méthodique et structurée. Sans cela, vous risquez de commencer à vendre en Chine sans que ces ventes ne décollent par la suite ; de ne pas connaitre les prix ; et de ne pas contrôler votre partenaire (distributeur, agent). Dans le meilleur des cas, vous « perdrez » seulement du temps (parfois deux à trois années précieuses). Dans le pire des cas, vous contribuerez à créer un nouveau concurrent qui pourra prendre contrôle du marché.

La seule façon de garantir le succès de vos ventes en Chine est d’avancer en bénéficiant de l’expérience et des méthodes des autres.

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